J'aime l'autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité. Son puissant pouvoir de contraste donne une présence intense à toutes les couleurs et lorsqu'il illumine les plus obscures, il leur confère une grandeur sombre.


Pierre Soulages




8.5.10

La valse

Cette image cherche le tourbillon de la vie. La situation semble désespérée au départ, en bas à droite, avec ce personnage garrotté – ligature de la parole,rien ne peut sortir de sa bouche, tout reste en lui, négation du souffle, cri muet -, et qui semble prêt à succomber, noyé en plus dans cet écheveau de câbles qui ont jailli des entrailles de la terre pour mieux finir le travail. 
A la fois, la forme même de l’écheveau porte le début de la mise en mouvement des éléments qui se positionnent autour, le danseur qui attend pour s’élancer, celui qui tourne déjà sur lui-même et puis celui qui roule autour d’eux, englobant la scène de son arceau, et ce tube orange, qui s’enroule sur lui et descend sans fond dans le corps humain, ramenant le mouvement dans la chair même.



D’un moment désespéré se crée le lit, le point d’ancrage des personnages qui s’enlacent pour une valse sensuelle, presque érotique. Le bras solide, couvert de terre, visiblement en action, leur transmet son énergie brute (le cri peut s’exprimer), ils s’appuient sur lui pour prendre encore plus d’élan, leurs têtes touchent le ciel, ils pourraient se fondre dans les galaxies lointaines, loin de ce monde, loin de tout, juste eux.
Mais le mouvement généré ne fait pas que monter, il tourne autour de l’astre et redescend vers la terre, et vers la chair - simulacre de sauvetage -... 
Il est temps de faire machine arrière, pour que l’énergie rejoigne le sol,
là même d’où elle a jailli. Vers cette bouche ouverte – creuset pour recevoir le mouvement... ? 
Que ressortira-t-il de cette action ?
Ils la détestent, mais elle ne lâche rien.

170209

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