Cette femme, si pleine, si cachée, si à l’affût du regard des autres,
malgré tout à moitié nue sous ce vêtement qui masque la pleine intimité
de son corps en alerte, prête à fuir si on cherchaità connaître plus d’elle…
Cette femme est placée au centre de l’image, c’est d’elle dont on parle.
Son visage est une offrande, ces mains de travailleur de la terre
dans lesquelles se trouve une pomme de terre en forme de cœur,
nourriture sacrée, et plus encore, cœur même de la terre nourricière,
symbole aussi de ce qu’elle aspire à être, offrir.
Sous elle, comme socle, les outils dont elle pourrait disposer :
la roche d’un canyon mise à nu, porteuse des traces du passé,
passé qui l’a fait jaillir, temps passé qui a adouci ses contours,
solidité, immuabilité et transformation progressive.
Il y a aussi l’amour, après l’amour, le corps de la femme en écho au sien,
même posture des jambes, mais cette fois dans le calme instant
de confiance absolue, se reposer sur l’autre, y prendre appui.
L’homme tourne la tête. Est-il celui qui peut lui donner ce qu’elle espère ?...
Regarde-t-il ces autres hommes présents… sont-ils lui… l'un tellement loin
dans son attitude figée, absent, éternel voyageur, et l’autre qui jette vers elle
ses mains, quel élan !, pour la tuer, pour lui faire du bien ?
Ils sont placés sur le fond ombrageux, tourmenté,
d’où les mots émergent - vanité, vacuité - qui se heurtent au restant de l’image.
Et puis, sortent de sa tête des visions d’elle-même.
La danse - l’autre corps, devenu l’idéal – la silhouette dans l’ombre,
seule, le vide, le jour n’est pas loin, mais il est masqué par les rideaux,
et l’arbre sur fond orageux, mais symbole de liberté, de croissance,
elle rêve de se trouver dans les branches, prête à prendre son élan.
220209
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