"Pourquoi le noir ? La seule réponse incluant les raisons ignorées, tapies au plus obscur de nous-mêmes et des pouvoirs de la peinture, c’est : parce que."
J'aime l'autorité du noir, sa gravité, son évidence, sa radicalité. Son puissant pouvoir de contraste donne une présence intense à toutes les couleurs et lorsqu'il illumine les plus obscures, il leur confère une grandeur sombre.
Pierre Soulages
27.5.10
Soulages
9.5.10
Nouveau début
Cela se passe ainsi, parfois, pendant six ans, on voit arriver les choses sans que vraiment sa tête soit concernée, et puis un jour ça change, l'acide, plus quelque chose, peut-être, quelque chose de bête et d'insignifiant, qui provoque la grande explosion, et soudain les six ans disparaissent comme un bouchon, et l'on voit les années DEVANT soi, tous les futurs possibles, en un instant, et rien ne s'est produit que les autres peuvent voir, mais on n'est plus le même, jamais plus on ne sera le même. Il y a une coupure, une discontinuité, et on sait qu'on ne veut plus être ce qu'on a été, mais on ne sait pas encore ce qu'on est.
Norman Spinrad
D'un couloir aux allées
Quelle est cette guerre que nous menons, dans l'évidence de notre défaite ? Matin après matin, harassés déjà de toutes ces batailles qui viennent, nous reconduisons l'effroi du quotidien, ce couloir sans fin qui, aux heures dernières, vaudra destin d'avoir été si longuement arpenté. Oui, mon ange, voici le quotidien : maussade, vide et submergé de peine. Les allées de l'enfer n'y sont point étrangères ; on y verse un jour d'être resté là trop longtemps. D'un couloir aux allées : alors la chute se fait, sans heurt ni surprise. Chaque jour, nous renouons avec la tristesse de notre morne damnation. Vit-il les allées ? Comment naît-on après avoir chu ? Quelles pupilles neuves sur des yeux calcinés ? Où commence la guerre et où cesse le combat ?
Alors, un camélia.
Paloma - chapitre 14 - extrait de L'Elégance du Hérisson - Muriel Barbery
8.5.10
La valse
Cette image cherche le tourbillon de la vie. La situation semble désespérée au départ, en bas à droite, avec ce personnage garrotté – ligature de la parole,rien ne peut sortir de sa bouche, tout reste en lui, négation du souffle, cri muet -, et qui semble prêt à succomber, noyé en plus dans cet écheveau de câbles qui ont jailli des entrailles de la terre pour mieux finir le travail.
A la fois, la forme même de l’écheveau porte le début de la mise en mouvement des éléments qui se positionnent autour, le danseur qui attend pour s’élancer, celui qui tourne déjà sur lui-même et puis celui qui roule autour d’eux, englobant la scène de son arceau, et ce tube orange, qui s’enroule sur lui et descend sans fond dans le corps humain, ramenant le mouvement dans la chair même.
D’un moment désespéré se crée le lit, le point d’ancrage des personnages qui s’enlacent pour une valse sensuelle, presque érotique. Le bras solide, couvert de terre, visiblement en action, leur transmet son énergie brute (le cri peut s’exprimer), ils s’appuient sur lui pour prendre encore plus d’élan, leurs têtes touchent le ciel, ils pourraient se fondre dans les galaxies lointaines, loin de ce monde, loin de tout, juste eux.
Mais le mouvement généré ne fait pas que monter, il tourne autour de l’astre et redescend vers la terre, et vers la chair - simulacre de sauvetage -...
Il est temps de faire machine arrière, pour que l’énergie rejoigne le sol,
là même d’où elle a jailli. Vers cette bouche ouverte – creuset pour recevoir le mouvement... ?
Que ressortira-t-il de cette action ?
Ils la détestent, mais elle ne lâche rien.
170209
A la fois, la forme même de l’écheveau porte le début de la mise en mouvement des éléments qui se positionnent autour, le danseur qui attend pour s’élancer, celui qui tourne déjà sur lui-même et puis celui qui roule autour d’eux, englobant la scène de son arceau, et ce tube orange, qui s’enroule sur lui et descend sans fond dans le corps humain, ramenant le mouvement dans la chair même.
D’un moment désespéré se crée le lit, le point d’ancrage des personnages qui s’enlacent pour une valse sensuelle, presque érotique. Le bras solide, couvert de terre, visiblement en action, leur transmet son énergie brute (le cri peut s’exprimer), ils s’appuient sur lui pour prendre encore plus d’élan, leurs têtes touchent le ciel, ils pourraient se fondre dans les galaxies lointaines, loin de ce monde, loin de tout, juste eux.
Mais le mouvement généré ne fait pas que monter, il tourne autour de l’astre et redescend vers la terre, et vers la chair - simulacre de sauvetage -...
Il est temps de faire machine arrière, pour que l’énergie rejoigne le sol,
là même d’où elle a jailli. Vers cette bouche ouverte – creuset pour recevoir le mouvement... ?
Que ressortira-t-il de cette action ?
Ils la détestent, mais elle ne lâche rien.
170209
7.5.10
Une mystique
Qu’elle aspiration à la spiritualité ? Cette femme attend,
semble attendre rien, négation d’elle-même, seule dans un monde
dans lequel elle ne se reconnaît pas - elle est assise au bord de la chaise,
peut-être voudrait-elle se lever pour aller… où ?
Elle reste là, passive. Dans son esprit, un monde des possibles,
ce qu’elle contient en elle, qu’elle a enfoui hors de sa conscience,
négation perceptible même dans le corps.
Femme sauvage, shamane en cérémonie, connexion avec les esprits,
la nature, l’essence de la féminité, les organes, les fluides, le primordial.
Elle est issue de cette nature aux formes organiques, douce, féconde, primitive.
Femme moderne, dansant, bras ouverts. Elle est coupée en 2,
présente à toutes les étapes, tous les niveaux, prête à l’entraîner
dans son mouvement, cherchant à rassembler autour d’elle.
Elle sort de derrière un rideau, de quel monde vient-elle,
qui reste caché, tout est possible
en dehors de la situation d’immobilité présente.
Et puis un homme, sauvage lui aussi, un guerrier ?
Il semble issu de la terre, du fond des âges, presque une figure christique,
porteur de la parole, un guide ? Mystère porteur de sens, il lui montre la direction
qu’elle pourrait prendre, aidée par une échelle,
nature toujours, domestiquée mais foisonnante, rendant le beau où elle se trouve..
Les solutions sont là, toutes contenues en elle.
Ce qui fait qu’elle pourrait peut-être se mettre en mouvement,
l’espoir se fait jour, les marches vers la lumière sont prêtes pour elle,
quelqu'un semble même l’attendre pour entamer l’ascension.
Le saut dans l’inconnu lui est indispensable, elle va devoir sortir d’elle-même,
s’ouvrir au monde, naître au monde.
230209
6.5.10
Elle est moi
Cette femme, si pleine, si cachée, si à l’affût du regard des autres,
malgré tout à moitié nue sous ce vêtement qui masque la pleine intimité
de son corps en alerte, prête à fuir si on cherchaità connaître plus d’elle…
Cette femme est placée au centre de l’image, c’est d’elle dont on parle.
Son visage est une offrande, ces mains de travailleur de la terre
dans lesquelles se trouve une pomme de terre en forme de cœur,
nourriture sacrée, et plus encore, cœur même de la terre nourricière,
symbole aussi de ce qu’elle aspire à être, offrir.
Sous elle, comme socle, les outils dont elle pourrait disposer :
la roche d’un canyon mise à nu, porteuse des traces du passé,
passé qui l’a fait jaillir, temps passé qui a adouci ses contours,
solidité, immuabilité et transformation progressive.
Il y a aussi l’amour, après l’amour, le corps de la femme en écho au sien,
même posture des jambes, mais cette fois dans le calme instant
de confiance absolue, se reposer sur l’autre, y prendre appui.
L’homme tourne la tête. Est-il celui qui peut lui donner ce qu’elle espère ?...
Regarde-t-il ces autres hommes présents… sont-ils lui… l'un tellement loin
dans son attitude figée, absent, éternel voyageur, et l’autre qui jette vers elle
ses mains, quel élan !, pour la tuer, pour lui faire du bien ?
Ils sont placés sur le fond ombrageux, tourmenté,
d’où les mots émergent - vanité, vacuité - qui se heurtent au restant de l’image.
Et puis, sortent de sa tête des visions d’elle-même.
La danse - l’autre corps, devenu l’idéal – la silhouette dans l’ombre,
seule, le vide, le jour n’est pas loin, mais il est masqué par les rideaux,
et l’arbre sur fond orageux, mais symbole de liberté, de croissance,
elle rêve de se trouver dans les branches, prête à prendre son élan.
220209
malgré tout à moitié nue sous ce vêtement qui masque la pleine intimité
de son corps en alerte, prête à fuir si on cherchaità connaître plus d’elle…
Cette femme est placée au centre de l’image, c’est d’elle dont on parle.
Son visage est une offrande, ces mains de travailleur de la terre
dans lesquelles se trouve une pomme de terre en forme de cœur,
nourriture sacrée, et plus encore, cœur même de la terre nourricière,
symbole aussi de ce qu’elle aspire à être, offrir.
Sous elle, comme socle, les outils dont elle pourrait disposer :
la roche d’un canyon mise à nu, porteuse des traces du passé,
passé qui l’a fait jaillir, temps passé qui a adouci ses contours,
solidité, immuabilité et transformation progressive.
Il y a aussi l’amour, après l’amour, le corps de la femme en écho au sien,
même posture des jambes, mais cette fois dans le calme instant
de confiance absolue, se reposer sur l’autre, y prendre appui.
L’homme tourne la tête. Est-il celui qui peut lui donner ce qu’elle espère ?...
Regarde-t-il ces autres hommes présents… sont-ils lui… l'un tellement loin
dans son attitude figée, absent, éternel voyageur, et l’autre qui jette vers elle
ses mains, quel élan !, pour la tuer, pour lui faire du bien ?
Ils sont placés sur le fond ombrageux, tourmenté,
d’où les mots émergent - vanité, vacuité - qui se heurtent au restant de l’image.
Et puis, sortent de sa tête des visions d’elle-même.
La danse - l’autre corps, devenu l’idéal – la silhouette dans l’ombre,
seule, le vide, le jour n’est pas loin, mais il est masqué par les rideaux,
et l’arbre sur fond orageux, mais symbole de liberté, de croissance,
elle rêve de se trouver dans les branches, prête à prendre son élan.
220209
5.5.10
Le corps
Protubérances, boursouflures,
le corps est à la torture.
Organes distendus, et la peau
traitée comme un oripeau.
Blême, pale, translucide,
Miroir de l’oubli acide.
Les cicatrices, les ligatures,
un linceul, une rupture.
Où sont le souffle, le centre,
Où le Qi, où le ventre ?
Souvenirs enfouis, profond, dure
la conscience, chère la facture.
110209
le corps est à la torture.
Organes distendus, et la peau
traitée comme un oripeau.
Blême, pale, translucide,
Miroir de l’oubli acide.
Les cicatrices, les ligatures,
un linceul, une rupture.
Où sont le souffle, le centre,
Où le Qi, où le ventre ?
Souvenirs enfouis, profond, dure
la conscience, chère la facture.
110209
4.5.10
Crâ crâ crâ...
Notre vie ici-bas, à quoi ressemble-t-elle ? A un vol de corbeaux qui, venant à poser leurs pattes sur la neige, parfois y laissent l'empreinte de leurs griffes. Su-Dong-Po
3.5.10
Chemin
Dope la peur
Crève la mort
Tue. Mord.
Tu n'es rien.
Tu pues et ton coeur
Dans l'obscur.
Dope la peur
Crève la mort
Crie. Pleure.
Même pas chien.
Sens-la cette horreur
Qui t'obture.
Dope la peur
Crève la mort
Vie. Fleur.
Qui est demain ?
Quoi le futur ?
Jusqu'au bout.
Le chemin.
050209
2.5.10
Au début
28/01/2009
Sevrage - Hôpital général - Villefranche-sur-Saône
Comment exprimer cela ? Comment parler de l’hôpital… Service gastro entérologie. Dure semaine. Dans une chambre à côté d’une femme de 54 ans qui a le foie prêt à ne plus fonctionner. Elle ne supporte pas les traitements. Avant la biopsie, et peut-être pour essayer de la préparer à l’intervention, les médecins tentent pour 5 jours le traitement aux corticoïdes, voir si cela peut l’aider. Comme je le comprends, si son état ne s’améliore pas, son horizon est la greffe.
Elle est sans arrêt sollicitée par ses proches, au moins 10 coups de fil par jour + le portable.. Ses 3 enfants viennent tous les jours, son compagnon aussi. Ils créent un maelström quand ils sont là. Cela l’épuise (et moi aussi, je les fuis et me réfugie dans la salle commune pour bouquiner, alors que j’ai tellement sommeil, HS avec les doses de Séresta). Les fins de journée sont les plus dures. Elle reçoit un médicament qui la purge, elle est si faible que je dois l’aider pour aller aux toilettes, nombre de fois elle laisse des traces derrière elle, elle se souille dans son lit. J’essaie de l’aider comme je peux. Je suis totalement dégoûtée. D’autant plus que la salle de bains est répugnante. Pas tant les sanitaires qui sont « nettoyés » tous les jours (le personnel y met un cœur… c’est assez lamentable), que le sol qui est sert aussi de douche italienne, couvert de tartre qui m’apparaît comme un affreux nid à bactéries diverses et variées, souvent souillé par Tina. Il faut attendre le lendemain début après-midi pour qu’il soit nettoyé. Je le fais avant comme je peux, avec le papier toilette, Tina ne pourrait pas éviter d’y mettre les pieds lors de ses crises. Elle a tout le temps froid. Elle a plusieurs draps et couvertures dans lesquelles elle s’empêtre, je l’aide souvent à refaire son lit. C’est une personne sympathique, intéressante, attachante, lors des moments de lucidité qu’elle a, nous pouvons parler un peu, plutôt au petit matin, parfois le soir. Elle me fait toutefois très peur. J’ai peur de devenir comme elle. J’ai peur de devenir malade. Et d’ordre plus général, j’ai peur de devoir être hospitalisée. L’hôpital me donne des frissons. Les 2 derniers jours, elle semblait aller mieux, elle se levait pour s’habiller, se lavait au lavabo et faisait quelques pas tremblotants dans le couloir. Je suis partie le mardi matin, elle devait avoir un bilan le mercredi. Je ne sais pas ce qui l’attend.
Le service est une ruche, les personnels travaillent sans arrêt, les sonnettes appellent les infirmières sans cesse, il y a plusieurs vieux messieurs qui crient pour les faire venir plus vite, voire qui les engueulent.
Lors des tournées de soins, les infirmières ont pour habitude de s’interpeller d’une chambre à l’autre pour faire état de leurs besoins, s’entraider… Elles sont presque toutes assez gentilles avec les personnes, une est vraiment super.
En 6 jours, 2 ont fait des malaises en fin d’après-midi/début de soirée.
Nous sommes visitées par 2 internes, 2 jeunes femmes qui sont sèches et raides comme des coups de trique. Elles commencent leur carrière et il me semble qu’elles n’ont aucune humanité, et qu’elles n’en auront pas. La nourriture, … n’en parlons pas.
Je dors comme une souche pendant 3 jours grâce à la petite pilule du soir... Les dernières nuits, n’en parlons pas non plus, même avec la pilule. Et les journées… Errance dans les ascenseurs pour aller acheter des thé citron, errance dans le parc pour essayer de se dégourdir les jambes, je tente de marcher d’un bon pas, mais je suis un peu flagada… J’ai réussi à lire 3 livres… et le temps est passé.
Mardi matin, je dois être à 9 heures à Saint-Galmier, mais le VSL a du retard, nous partons à 8h45 de l’hôpital… Avant 8 h, un petit vieux est mort, j’ai vu tout à l’heure sa femme venir demander aux infirmières d’aller le voir, car “depuis un moment, il ne respire plus si fort que d’habitude”, un homme est arrivé pour sa gastroscopie mais il n’était pas attendu, on a fini par lui trouver une place, 5 ou 6 personnes sont parties du service, et au moins autant sont arrivées, une seule personne aux service des entrées, nous avons attendu ½ heure pour faire ma sortie.
Sevrage - Hôpital général - Villefranche-sur-Saône
Comment exprimer cela ? Comment parler de l’hôpital… Service gastro entérologie. Dure semaine. Dans une chambre à côté d’une femme de 54 ans qui a le foie prêt à ne plus fonctionner. Elle ne supporte pas les traitements. Avant la biopsie, et peut-être pour essayer de la préparer à l’intervention, les médecins tentent pour 5 jours le traitement aux corticoïdes, voir si cela peut l’aider. Comme je le comprends, si son état ne s’améliore pas, son horizon est la greffe.
Elle est sans arrêt sollicitée par ses proches, au moins 10 coups de fil par jour + le portable.. Ses 3 enfants viennent tous les jours, son compagnon aussi. Ils créent un maelström quand ils sont là. Cela l’épuise (et moi aussi, je les fuis et me réfugie dans la salle commune pour bouquiner, alors que j’ai tellement sommeil, HS avec les doses de Séresta). Les fins de journée sont les plus dures. Elle reçoit un médicament qui la purge, elle est si faible que je dois l’aider pour aller aux toilettes, nombre de fois elle laisse des traces derrière elle, elle se souille dans son lit. J’essaie de l’aider comme je peux. Je suis totalement dégoûtée. D’autant plus que la salle de bains est répugnante. Pas tant les sanitaires qui sont « nettoyés » tous les jours (le personnel y met un cœur… c’est assez lamentable), que le sol qui est sert aussi de douche italienne, couvert de tartre qui m’apparaît comme un affreux nid à bactéries diverses et variées, souvent souillé par Tina. Il faut attendre le lendemain début après-midi pour qu’il soit nettoyé. Je le fais avant comme je peux, avec le papier toilette, Tina ne pourrait pas éviter d’y mettre les pieds lors de ses crises. Elle a tout le temps froid. Elle a plusieurs draps et couvertures dans lesquelles elle s’empêtre, je l’aide souvent à refaire son lit. C’est une personne sympathique, intéressante, attachante, lors des moments de lucidité qu’elle a, nous pouvons parler un peu, plutôt au petit matin, parfois le soir. Elle me fait toutefois très peur. J’ai peur de devenir comme elle. J’ai peur de devenir malade. Et d’ordre plus général, j’ai peur de devoir être hospitalisée. L’hôpital me donne des frissons. Les 2 derniers jours, elle semblait aller mieux, elle se levait pour s’habiller, se lavait au lavabo et faisait quelques pas tremblotants dans le couloir. Je suis partie le mardi matin, elle devait avoir un bilan le mercredi. Je ne sais pas ce qui l’attend.
Le service est une ruche, les personnels travaillent sans arrêt, les sonnettes appellent les infirmières sans cesse, il y a plusieurs vieux messieurs qui crient pour les faire venir plus vite, voire qui les engueulent.
Lors des tournées de soins, les infirmières ont pour habitude de s’interpeller d’une chambre à l’autre pour faire état de leurs besoins, s’entraider… Elles sont presque toutes assez gentilles avec les personnes, une est vraiment super.
En 6 jours, 2 ont fait des malaises en fin d’après-midi/début de soirée.
Nous sommes visitées par 2 internes, 2 jeunes femmes qui sont sèches et raides comme des coups de trique. Elles commencent leur carrière et il me semble qu’elles n’ont aucune humanité, et qu’elles n’en auront pas. La nourriture, … n’en parlons pas.
Je dors comme une souche pendant 3 jours grâce à la petite pilule du soir... Les dernières nuits, n’en parlons pas non plus, même avec la pilule. Et les journées… Errance dans les ascenseurs pour aller acheter des thé citron, errance dans le parc pour essayer de se dégourdir les jambes, je tente de marcher d’un bon pas, mais je suis un peu flagada… J’ai réussi à lire 3 livres… et le temps est passé.
Mardi matin, je dois être à 9 heures à Saint-Galmier, mais le VSL a du retard, nous partons à 8h45 de l’hôpital… Avant 8 h, un petit vieux est mort, j’ai vu tout à l’heure sa femme venir demander aux infirmières d’aller le voir, car “depuis un moment, il ne respire plus si fort que d’habitude”, un homme est arrivé pour sa gastroscopie mais il n’était pas attendu, on a fini par lui trouver une place, 5 ou 6 personnes sont parties du service, et au moins autant sont arrivées, une seule personne aux service des entrées, nous avons attendu ½ heure pour faire ma sortie.
1.5.10
Préambule
En octobre 2008, je prends contact avec une association car je veux ARRÊTER la prise d’alcool. Après 7 ans d’abstinence sans problème, depuis plus d’un an, j’ai recommencé, avec une augmentation des prises exponentielle. Cette fois-ci, je suis bien sûre que je peux le faire seule à la maison, accompagnée par un médecin et une prescription ( !). Je patauge pendant plus de 2 mois, et au contraire du souhaité, je bois de plus en plus. Je demande donc un sevrage. Le médecin me propose une semaine à l’hôpital, puis une cure de 5 semaines dans un centre spécialisé. J’accepte.
YI KING - le livre des transformations - tirages du 100109
Ce jour là, j’étais alcoolisée quand j’ai fait le tirage. Pourtant il m’a semblé aussi limpide et juste que lorsque je le relie aujourd’hui, ayant repris un peu conscience de moi. Je me suis trouvée encouragée dans ma démarche et j’ai ressenti une profonde gratitude.
Le texte est un peu long, mais au combien porteur d’enseignements.
53
TSIEN Le développement – le progrès graduel
En haut SOUEN, le doux, la pénétration, le bois
En bas KEN, l’immobilisation, la montagne
Un arbre sur une montagne se développe lentement en suivant un ordre et c’est pourquoi il se dresse ensuite solidement enraciné. De là naît l’idée d’un développement progressant graduellement, pas à pas. À l’intérieur le repos qui préserve des actions précipitées et à l’extérieur la pénétration qui rend possible le développement et le progrès.
La voie harmonieuse de la progression est la formation de la personnalité propre. C’est précisément le caractère graduel du développement qui rend la persévérance nécessaire. Car seule la persévérance fait que le lent progrès ne se perd pas dans les sables.
L’arbre sur la montagne est visible de loin et son développement exerce une influence sur le paysage de la contrée tout entière. Aucune influence, aucun éveil soudains ne sont durables.
JUGEMENT : la persévérance est avantageuse.
Traits :
9 en 3
Si l’on ne laisse pas les choses évoluer spontanément mais que, de soi-même on se lance précipitamment dans la lutte, il en résultera l’infortune. On risque sa propre vie et, en outre, on conduira sa famille à la ruine. Mais une telle issue n’est nullement inévitable ; elle est seulement la conséquence de la transgression par l’homme de la loi du développement naturel. Si l’on ne cherche pas par soi-même le combat, mais qu’on se borne à tenir vigoureusement sa place et à se défendre contre des attaques injustes, tout ira bien.
9 en haut
La vie parvient ici à son terme. L’œuvre est là, achevée. Le chemin s’élève haut dans le ciel, comme le vol des oies sauvages lorsqu’elles ont laissé le sol loin derrière elles. Là elles poursuivent leur vol, conservant l’ordre de leur troupe et offrant la figure de lignes serrées. Et si leurs plumes viennent à tomber, elles peuvent être utilisées comme ornement dans les ballets sacrés. Ainsi la vie d’un homme parvenu à la perfection est une claire lumière pour les êtres terrestres qui lèvent les yeux vers lui comme un modèle.
53 se transforme donc en
8
PI La solidarité – l’union
En haut K’AN, l’insondable, l’eau
En bas K’OUEN, le réceptif, la terre
Les eaux sur la terre unissent leurs cours chaque fois qu’elles le peuvent, comme, par exemple, la mer où tous les fleuves se rassemblent. Il y a là un symbole traduisant la solidarité et sa loi. Les faibles s’unissent pour s’entraider parce qu’ils subissent l’influence de la volonté ferme à la place d’autorité qui est leur point de réunion. Mais cette personnalité forte et dirigeante conserve en outre l’union avec les autres hommes grâce auxquels elle trouve un complément à sa propre nature.
Là où il existe un authentique point de rassemblement, on voit les incertains se rapprocher peu à peu, d’eux-mêmes, de façon hésitante tout d’abord. Ceux qui arrivent trop tard en subiront d’eux-mêmes la peine. C’est qu’il s’agit d’une union à réaliser en temps opportun. Des relations se nouent et s’affermissent suivant des lois internes déterminées. Des expériences communes les consolident.
L’eau remplit tous les creux et adhère fortement à celle-ci. L’eau unit d’elle même ses cours parce que dans toutes ses parties elle demeure assujettie aux mêmes lois. Ainsi la société humaine doit également observer l’union grâce à une communauté d’intérêts qui fait que les différents individus se sentent membres d’un seul tout.
JUGEMENT : Sonde l’oracle encore pour savoir si tu as sublimité, durée et persévérance.
Je procède donc à un nouveau tirage.
46
CHENG La poussée vers le haut
En haut K’OUEN, le réceptif, la terre
En bas SOUEN, le doux, la pénétration, le bois
K’OUEN, la terre, est au-dessus de SOUEN, le bois. A cela est lié l’idée que le bois, dans la terre, pousse vers le haut. Cette poussée est liée à la notion d’effort, de même que les plantes ont besoin de force pour croître dans la terre. La poussé vers le haut des éléments de valeur ne se heurte à aucun obstacle ; c’est pourquoi elle est accompagnée de grand succès. L’attitude qui la rend possible n’est pas violente, mais humble et accommodante. Mais comme on est porté par les dispositions favorables de l’époque, on progresse. Il faut aller de l’avant et rechercher les personnes qui détiennent l’autorité. On ne doit pas craindre de le faire, car le succès se présentera à coup sûr. Il faut seulement se mettre au travail, car l’activité est source de fortune.
Le bois dans la terre croît sans hâte et sans précipitation vers le haut en faisant docilement le tour des obstacles. L’homme au caractère abandonné fait de même et ne connaît jamais de repos dans sa progression. Il accumule les petites choses pour en faire des choses grandes et élevées.
JUGEMENT : la poussée vers le haut possède une sublime réussite. Ne crains pas.
Traits :
6 en haut
Pousser vers le haut dans le noir.
Il y a avantage à persévérer sans relâche.
Celui qui pousse vers le haut en aveugle est intérieurement égaré. Il connaît seulement la progression, non la retraite. Mais de cette manière on s’épuise. Il est important dans de tels cas de se rappeler que l’on doit demeurer consciencieux et conséquent avec soi-même. Ce n’est qu’ainsi que l’on se préservera de la poussée aveugle qui est toujours mauvaise.
46 se transforme en
18
KOU Le travail sur ce qui est corrompu
En haut KEN, l’immobilisation, la montagne
En bas SOUEN, le doux, le vent
Le caractère chinois KOU représente un plat dans le contenu duquel croissent des vers. C’est la représentation de ce qui est corrompu. Les conditions ont dégénéré en stagnation. Puisqu’on se trouve là devant un état de choses qui laisse à désirer, la situation contient en même temps ce qui est nécessaire pour y mettre fin. C’est pourquoi l’hexagramme ne signifie pas simplement : “ce qui est corrompu”, mais “ce qui est corrompu, en tant que tâche” ou “le travail sur ce qui est corrompu”.
Ce qui est corrompu par la faute des hommes peut être réparé par le travail des hommes. Ce n’est pas un destin irrévocable, mais la conséquence d’un mauvais usage de la liberté humaine, qui a causé l’état de corruption. Si le travail d’amélioration a de fortes chances de réussir, c’est qu’il est en harmonie avec les possibilités de l’heure. Il faut seulement éviter de reculer d’effroi devant le travail et le danger, mais les empoigner énergiquement. La réussite à toutefois pour condition préalable la réflexion correcte. On doit connaître les causes qui ont provoqué la corruption avant de pouvoir y remédier. Il faut en outre veiller à s’engager de façon sûre dans la voie nouvelle de manière à éviter la rechute. A l’indifférence et l’inertie qui ont provoqué la corruption doivent se substituer la résolution et l’énergie pour qu’à la fin apparaisse un nouveau commencement.
YI KING - le livre des transformations - tirages du 100109
Ce jour là, j’étais alcoolisée quand j’ai fait le tirage. Pourtant il m’a semblé aussi limpide et juste que lorsque je le relie aujourd’hui, ayant repris un peu conscience de moi. Je me suis trouvée encouragée dans ma démarche et j’ai ressenti une profonde gratitude.
Le texte est un peu long, mais au combien porteur d’enseignements.
53
TSIEN Le développement – le progrès graduel
En haut SOUEN, le doux, la pénétration, le bois
En bas KEN, l’immobilisation, la montagne
Un arbre sur une montagne se développe lentement en suivant un ordre et c’est pourquoi il se dresse ensuite solidement enraciné. De là naît l’idée d’un développement progressant graduellement, pas à pas. À l’intérieur le repos qui préserve des actions précipitées et à l’extérieur la pénétration qui rend possible le développement et le progrès.
La voie harmonieuse de la progression est la formation de la personnalité propre. C’est précisément le caractère graduel du développement qui rend la persévérance nécessaire. Car seule la persévérance fait que le lent progrès ne se perd pas dans les sables.
L’arbre sur la montagne est visible de loin et son développement exerce une influence sur le paysage de la contrée tout entière. Aucune influence, aucun éveil soudains ne sont durables.
JUGEMENT : la persévérance est avantageuse.
Traits :
9 en 3
Si l’on ne laisse pas les choses évoluer spontanément mais que, de soi-même on se lance précipitamment dans la lutte, il en résultera l’infortune. On risque sa propre vie et, en outre, on conduira sa famille à la ruine. Mais une telle issue n’est nullement inévitable ; elle est seulement la conséquence de la transgression par l’homme de la loi du développement naturel. Si l’on ne cherche pas par soi-même le combat, mais qu’on se borne à tenir vigoureusement sa place et à se défendre contre des attaques injustes, tout ira bien.
9 en haut
La vie parvient ici à son terme. L’œuvre est là, achevée. Le chemin s’élève haut dans le ciel, comme le vol des oies sauvages lorsqu’elles ont laissé le sol loin derrière elles. Là elles poursuivent leur vol, conservant l’ordre de leur troupe et offrant la figure de lignes serrées. Et si leurs plumes viennent à tomber, elles peuvent être utilisées comme ornement dans les ballets sacrés. Ainsi la vie d’un homme parvenu à la perfection est une claire lumière pour les êtres terrestres qui lèvent les yeux vers lui comme un modèle.
53 se transforme donc en
8
PI La solidarité – l’union
En haut K’AN, l’insondable, l’eau
En bas K’OUEN, le réceptif, la terre
Les eaux sur la terre unissent leurs cours chaque fois qu’elles le peuvent, comme, par exemple, la mer où tous les fleuves se rassemblent. Il y a là un symbole traduisant la solidarité et sa loi. Les faibles s’unissent pour s’entraider parce qu’ils subissent l’influence de la volonté ferme à la place d’autorité qui est leur point de réunion. Mais cette personnalité forte et dirigeante conserve en outre l’union avec les autres hommes grâce auxquels elle trouve un complément à sa propre nature.
Là où il existe un authentique point de rassemblement, on voit les incertains se rapprocher peu à peu, d’eux-mêmes, de façon hésitante tout d’abord. Ceux qui arrivent trop tard en subiront d’eux-mêmes la peine. C’est qu’il s’agit d’une union à réaliser en temps opportun. Des relations se nouent et s’affermissent suivant des lois internes déterminées. Des expériences communes les consolident.
L’eau remplit tous les creux et adhère fortement à celle-ci. L’eau unit d’elle même ses cours parce que dans toutes ses parties elle demeure assujettie aux mêmes lois. Ainsi la société humaine doit également observer l’union grâce à une communauté d’intérêts qui fait que les différents individus se sentent membres d’un seul tout.
JUGEMENT : Sonde l’oracle encore pour savoir si tu as sublimité, durée et persévérance.
Je procède donc à un nouveau tirage.
46
CHENG La poussée vers le haut
En haut K’OUEN, le réceptif, la terre
En bas SOUEN, le doux, la pénétration, le bois
K’OUEN, la terre, est au-dessus de SOUEN, le bois. A cela est lié l’idée que le bois, dans la terre, pousse vers le haut. Cette poussée est liée à la notion d’effort, de même que les plantes ont besoin de force pour croître dans la terre. La poussé vers le haut des éléments de valeur ne se heurte à aucun obstacle ; c’est pourquoi elle est accompagnée de grand succès. L’attitude qui la rend possible n’est pas violente, mais humble et accommodante. Mais comme on est porté par les dispositions favorables de l’époque, on progresse. Il faut aller de l’avant et rechercher les personnes qui détiennent l’autorité. On ne doit pas craindre de le faire, car le succès se présentera à coup sûr. Il faut seulement se mettre au travail, car l’activité est source de fortune.
Le bois dans la terre croît sans hâte et sans précipitation vers le haut en faisant docilement le tour des obstacles. L’homme au caractère abandonné fait de même et ne connaît jamais de repos dans sa progression. Il accumule les petites choses pour en faire des choses grandes et élevées.
JUGEMENT : la poussée vers le haut possède une sublime réussite. Ne crains pas.
Traits :
6 en haut
Pousser vers le haut dans le noir.
Il y a avantage à persévérer sans relâche.
Celui qui pousse vers le haut en aveugle est intérieurement égaré. Il connaît seulement la progression, non la retraite. Mais de cette manière on s’épuise. Il est important dans de tels cas de se rappeler que l’on doit demeurer consciencieux et conséquent avec soi-même. Ce n’est qu’ainsi que l’on se préservera de la poussée aveugle qui est toujours mauvaise.
46 se transforme en
18
KOU Le travail sur ce qui est corrompu
En haut KEN, l’immobilisation, la montagne
En bas SOUEN, le doux, le vent
Le caractère chinois KOU représente un plat dans le contenu duquel croissent des vers. C’est la représentation de ce qui est corrompu. Les conditions ont dégénéré en stagnation. Puisqu’on se trouve là devant un état de choses qui laisse à désirer, la situation contient en même temps ce qui est nécessaire pour y mettre fin. C’est pourquoi l’hexagramme ne signifie pas simplement : “ce qui est corrompu”, mais “ce qui est corrompu, en tant que tâche” ou “le travail sur ce qui est corrompu”.
Ce qui est corrompu par la faute des hommes peut être réparé par le travail des hommes. Ce n’est pas un destin irrévocable, mais la conséquence d’un mauvais usage de la liberté humaine, qui a causé l’état de corruption. Si le travail d’amélioration a de fortes chances de réussir, c’est qu’il est en harmonie avec les possibilités de l’heure. Il faut seulement éviter de reculer d’effroi devant le travail et le danger, mais les empoigner énergiquement. La réussite à toutefois pour condition préalable la réflexion correcte. On doit connaître les causes qui ont provoqué la corruption avant de pouvoir y remédier. Il faut en outre veiller à s’engager de façon sûre dans la voie nouvelle de manière à éviter la rechute. A l’indifférence et l’inertie qui ont provoqué la corruption doivent se substituer la résolution et l’énergie pour qu’à la fin apparaisse un nouveau commencement.
Inscription à :
Articles (Atom)